Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/418

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Le lion, qui symbolise la toute-puissance, allégorise également, en effet, la Résurrection.

Tous les physiologues d’antan, saint Epiphane, saint Anselme, saint Yves de Chartres, saint Brunon d’Asti, saint Isidore, Adamantius admettent cette légende qu’après sa naissance, le lionceau reste pendant trois jours inanimé, puis il s’éveille, le quatrième jour, lorsqu’il entend le rugissement de son père et bondit, plein de vie, hors de son antre. Tel le Christ, ressuscitant, après trois jours et sortant de sa tombe, à l’appel du Père.

La croyance existait encore que le lion dormait, les yeux ouverts ; aussi devint-il le modèle de la vigilance ; et saint Hilaire et saint Augustin virent, dans cette façon de se reposer, une allusion à la nature divine qui ne s’éteignit pas dans le sépulcre, alors que l’humanité du Rédmpteur y subissait une réelle mort.

Enfin comme il paraissait acquis que cet animal effaçait la trace de ses pas sur le sable du désert avec sa queue, Raban Maur, saint Epiphane, saint Isidore, acceptèrent qu’il signifiât le Sauveur voilant sa divinité sous des traits charnels.

Pas ordinaire, le lion ! s’exclama Durtal. Heu, fit-il, consultant ses notes, le bœuf est plus modeste. Il est le parangon de la puissance et de l’humilité ; il synthétise, selon saint Paul, le sacerdoce ; le prédicateur suivant Raban Maur ; l’évêque d’après Petrus Cantor, parce que, dit cet auteur, le prélat est coiffé d’une mître dont les deux cornes ressemblent à celles du bœuf et qu’il se sert de ces cornes qui sont la science des deux Testaments pour découdre les hérétiques ; mais, en dépit de