Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/150

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apparaissent, dans la brume qui enveloppe la tabagie, quelques paysans causant avec une petite fille qui se laisse sans répugnance embrasser par l’un de ces truands.

— Parfait ! s’écria Krœsbeck, en se posant devant le tableau. Ah ! Adrien, tu as le don du génie. Hals, ton maître, n’était qu’un enfant auprès de toi. Hélas ! jamais je ne t’égalerai. Et le pauvre Krœsbeck alla s’asseoir dans un coin, d’un air tout contrit.

Les buveurs étaient partis presque tous. La nuit était venue et l’on n’entendait que le crépitement de la pluie sur les vitres et le pétillement des fagots dans l’âtre. La porte s’ouvrit, et un homme de haute taille entra et vint s’asseoir au coin du feu. Au bout de quelques instants, il se leva et vint se placer derrière Brauwer. « Eh ! bien, maître, dit-