Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/153

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II


— … À propos de Van Dyck, dit M. de Vermandois, j’ai vu son maître dernièrement. Il regrette, non moins vivement que moi, que vous ayez quitté son palais pour aller, à l’aventure, courir les cabarets et les auberges.

— C’est vrai, dit Brauwer ; Rubens s’est conduit avec moi comme un véritable ami, comme un grand artiste ; mais ses disciples vêtus de soie et de velours m’intimidaient. Aurais-je pu peindre, dans ce somptueux atelier, ces trognes grimaçantes, ces haillons bizarres, ces postures si grotesques et si naturelles de l’ivrogne qu’elles vous font involontairement sourire ; aurais-je pu rendre avec autant de verve cette réalité pittoresque que vous admirez ? Que voulez-vous !