Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/178

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Ophélie s’assit, lui tournant le dos, devant une grande glace, et la femme, s’étant débarrassée de son tartan, ouvrit sa valise et en tira un grand nombre de petites boîtes, d’estompes et de brosses. Puis, soulevant la tête d’Ophélie comme si elle la voulait raser, elle étendit avec un petit pinceau une pâte d’un jaune rosé sur la figure de la jeune fille, brossa doucement la peau, pétrit un petit morceau de cire devant le feu, rectifia le nez, assortissant la teinte avec celle de la figure, soudant avec un blanc laiteux le morceau artificiel du nez avec la chair du véritable ; enfin elle prit ses estompes, les frotta sur la poudre des boîtes, étendit une légère couche de bleu pâle sous l’œil noir qui se creusa et s’allongea vers les tempes. La toilette terminée, elle se recula à distance pour mieux juger de l’effet, dodelina la tête, revint