Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/191

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réflexions sont venues, éprouvent un indéfinissable malaise sur ces longs et larges boulevards qui ont remplacé les rues quiètes et serrées du temps jadis ; volontairement, ils se détournent de ces casernes qui se succèdent le long des trottoirs et dont la vue monotone afflige. Où que l’œil se pose, le sentiment d’une richesse factice et d’un goût faux s’affirme. Les magasins, autrefois bons enfants, ont fait place à des halls austères où la discussion sur les prix fixés détonne.

Et cette transformation s’est étendue à tous les commerces, à toutes les rues, et les quartiers pauvres ont, eux aussi, abattu leurs ruelles où des arbres passaient par-dessus des murs, élevé de glaciales avenues, bâti des maisons neuves, maquillées au blanc de plâtre, fardées au rouge de brique, emphatique-