Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/196

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ment, dont les nuées s’écardent et débloquent lentement l’azur, est presque aussitôt distraite ; des cris, des sons d’orgue, des coups de carabine partent et vous font forcément tourner la tête. En bas, de l’autre côté du pont, en face du débarcadère des Mouches, la foule grouille, amassée devant des tirs, enfouie sous des tonnelles, engouffrée dans des salles de cafés-concerts.

C’est là que la fête du dimanche bat le plein ; partout des restaurants arborant de fallacieuses étiquettes : « Matelotes, lapins, fritures, vin de Bourgogne et piccolo à 1 franc le litre, » et partout des tables sont mises sous des tonnelles dont les verts squelettes sont à peine habillés de feuilles. Des annonces de repas de corps, de noces et de festins, s’étalent sur le fronton des plus fastueux qui affichent, comme une promesse de