Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/203

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plaques détruites passer le sapin détraqué du bois, ils s’enchantent, ébaubis par le luxe de ce salon auquel ils croient.

Quand j’entrai, la scène était vide et l’orchestre se démenait sous la conduite d’un homme assis qui ramait l’air avec une canne. — Puis une femme entra. — Ce n’était plus la robe à traîne des concerts de Paris, la jupe de soirée et les longs gants. Elle était vêtue d’un corsage de velours décolleté, laissant les bras à nu, dessinant une pointe sur le ventre, couvert jusqu’aux genoux d’une robe quelconque, sous laquelle passaient des bas en filoselle couleur de rose. Au cou, aux bras, des bijoux trop massifs, trop pavés de pierres pour être vrais, — puis des mitaines tricotées en soie blanche, prenant de la naissance des doigts au bas du coude. L’aspect était intéressant. — Le théâtre joué en