Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/211

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de quoi, Seigneur ! Il n’y avait que des chardons et des ronces, et, çà et là, de beaux pissenlits sauvages dont les légères boules s’époilaient au vent ; au reste, le long du chemin, à ma gauche, des terrains incultes s’étendaient, hérissés d’orties et parsemés de morceaux de briques. Tous étaient à vendre et, dans Paris, des gens rêvaient peut-être sur ces terrains, songeant à de prochaines plus-values, à de lucratives ventes, à d’abondants gains ; par intervalles, des baraques s’élevaient, construites en bois de démolition, où l’on vendait à boire, puis un gymnase ouvert où des gamins s’essayaient à faire des poids ; — de côté et d’autre, des fritures en plein air soufflaient des odeurs de pâte et de coke, quelques gamins dévoraient des cornets de pommes de terre frites, un ouvrier s’enfournait de larges crêpes