Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/213

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coiffées de bonnets en tuiles s’élèvent, au milieu des jardins de gloriette, piqués par les rouges astérisques des géraniums ; la campagne s’affirme, un champ de betteraves décèle des cultures maraîchères, les arbres sont moins étiques, les arbustes plus verts, et, en face, s’étend l’île ombragée de Billancourt. Là, des bâtiments caserniers énormes se dressent au-dessus des taillis et des touffes ; des bâtiments réguliers et grelottants, percés de rares fenêtres mornes et propres. Un écriteau apparaît au-dessus de l’île : « Subsistances militaires, magasin de réserve de Billancourt. » Et au travers des massifs, circulent les commis et les ouvriers d’administration, reconnaissables à leur collet brodé d’une étoile et à leur blanche épaulette dont la torsade est rouge. Ils flânent deux à deux, ce jour férié, et, finalement, se