Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/155

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répondre, puis, à la fin, harassée par ses instances, elle ne put s’empêcher de s’écrier : mais si quelqu’un a le droit d’être étonné, c’est moi, mon père, car enfin vous êtes son confesseur ! Comment n’avez-vous jamais rien ressenti de ce que je ressens toutes les fois que je l’approche ?

— Bah ! s’exclama Jan Angeli — qu’éprouvez-vous donc de si extraordinaire lorsque vous êtes en sa présence ?

— Je ne sais, c’est indéfinissable — l’on n’est plus ici-bas, auprès d’elle. Je ne suis pas capable de m’exprimer, mais ce que je puis vous affirmer, c’est que si vous connaissiez cette âme, vous la visiteriez plus souvent !

— Je veux bien être pendu, si je comprends un mot à ce que vous me racontez !

— Eh bien, mon père, vous devez aller chez elle, demain, pour la confesser, regardez sa main et peut-être alors comprendrez-vous.

Le curé se rendit, en effet, le lendemain, à la demeure de Lydwine ; son premier soin fut de chercher à voir la main de la sainte, mais elle était, enfouie sous ses couvertures, parce qu’elle ne l’avait pas revêtue, ainsi qu’elle le faisait d’habitude, d’un gant. La vérité est que si quelqu’un en avait examiné de très près la paume, il aurait découvert la marque plombée des stigmates ; or, elle n’avait jamais parlé à personne de ces douloureux sceaux.

Une seule femme, la veuve Catherine Simon, sans doute, les avait aperçus, et avait pressé Lydwine