Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/188

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La veuve Simon, qui s’occupait plus particulièrement de ces emplettes et de ces partages, s’en acquittait avec tant de dévouement qu’après avoir prié Jésus de la récompenser, Lydwine lui dit, un jour, avec un air de joie extraordinaire, lorsqu’elle revint du marché :

— Le Seigneur est content de vous, ma bien chère, désignez la grâce qui vous tient le plus au cœur et j’intercéderai pour qu’elle vous soit accordée.

— Si vous m’obtenez le pardon de mes péchés et la grâce de la persévérance finale, je vous regarderai comme la meilleure des sœurs et des mères, répondit la brave femme. Quant au reste, je l’abandonne à votre charité.

— Vous ne réclamez pas peu de chose, fit la sainte, en souriant, cependant je me charge de présenter votre supplique qui ne peut déplaire à Dieu. Quant au reste que vous abandonnez à ma charité, le Sauveur y pourvoira ; allez donc, de ce pas, à l’église, y prier pour moi.

Et cette femme, qui était entrée triste et préoccupée, partit joyeuse, sachant bien que l’exoration de son amie serait écoutée.

D’autres fois, la veuve Simon et ses compagnes s’ingéniaient, dans l’intérêt même de la malade, à ne pas strictement lui obéir ; navrées de son propre dénuement, elles s’arrangeaient de façon à prélever sur les sommes qu’elle leur confiait les quelques deniers nécessaires pour subvenir à ses besoins. Elle s’apercevait de ces amicales supercheries et se plaignait.