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uelque incommensurable qu’elle fût, la
charité de Lydwine n’était pas de celles
que l’on pouvait facilement duper. La
sainte décortiquait, d’un coup d’œil, les
âmes et elle n’hésitait pas, quand cela lui semblait
nécessaire, à les vitupérer ; c’est ainsi qu’elle écala
une femme de Schiedam qui cachait sous une écorce
de fragile dévotion une infrangible astuce ; celle-là
extorquait des aumônes aux familles charitables de
la ville et bombançait avec.
La veuve Catherine Simon la rencontra, un matin, dans la rue et, émue par ses plaintes et sachant qu’il n’y avait plus d’argent chez la sainte, la mena chez Jan Walter qui, leurré à son tour, par ses pieuses jérémiades, l’aida ; mais, le lendemain, Lydwine, à qui personne n’avait pourtant raconté cette aventure, dit à Catherine :
— Cette créature vous a trompée, ainsi que mon