XI
a chambre était un hôpital d’âmes toujours
plein ; l’on y accourait de tous les points
du Brabant et de la Flandre, de l’Allemagne,
de l’Angleterre même ; mais si
souvent d’inutiles curieux et d’impertinents personnages
la persécutaient de leur présence, combien d’infortunés
infirmes se pressaient autour de sa couche,
combien de gens désemparés par la vie s’agenouillaient
à ses pieds !
C’était sans doute là la partie la plus pénible de sa tâche ; il fallait consoler ce pauvre monde, ranimer et tonifier l’âme de tous ces malades venus pour demander à une plus malade qu’eux un réconfort.
C’était près de cette suppliciée qui étouffait ses plaintes, un chœur de gémissements entrecoupé parfois par des exclamations d’impatience et par des cris de colère. Poussés à bout par leurs souffrances, des impotents s’élevaient contre ce qu’ils appelaient l’in-