Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et s’adressant à Catherine Simon, elle ajouta :

— Je sais, ma chère sœur, que vous avez en réserve un certain nombre de planches qui n’ont pas été utilisées dans la construction de la maison que l’on vous bâtit, donnez l’ordre qu’on les transfère, sans retard, derrière le jardin, ici ; nous les emploierons à édifier un hangar où les sinistrés déposeront les objets qu’ils auront pu sauver du désastre.

Catherine lui obéit ; Lydwine la remercia ; puis, la veille du jour où le feu devait se déclarer ; elle lui dit :

— Rappelez-vous votre vœu d’aller en pèlerinage à Notre-Dame de Bois-le-Duc ; réalisez, demain, cette promesse ; partez et revenez au plus vite.

— Mais, s’écria Catherine, vous m’avez annoncé que l’incendie de Schiedam aurait lieu demain ; ce n’est vraiment pas le moment pour moi de m’absenter, car si je m’en vais, je suis certaine de perdre tout ce que je possède !

— Écoutez ce que je vous dis, répartit Lydwine ; le Seigneur ne connaît-il pas mieux que vous ce qui doit vous être profitable ?

Et la veuve Simon qui ne savait pas ne point obtempérer aux injonctions de la sainte s’en fut à Bois-le-Duc.

Le lendemain était un samedi de juillet, fête de saint Frédéric, évêque et martyr et de saint Arnulphe, confesseur ; c’était la veille du jour où les marins de Schiedam prenaient la mer pour commencer la pêche du hareng. Suivant un vieil usage, ils se réunirent pour célébrer leur départ, par un banquet. Lorsque