Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/251

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pour se laver les mains puis rentrèrent et se remirent à l’injurier.

Lydwine, qui n’avait répondu que par des gémissements à ces tortures, les regarda alors et dit :

— Comment ne craignez-vous pas de toucher au travail de Dieu, comment ne craignez-vous pas le châtiment que sa Justice vous prépare ?

Ils haussèrent les épaules et, après une dernière bordée de lazzis et d’outrages, ils s’en furent.

Le curé se précipita aussitôt dehors, pour chercher des secours. Les amies de Lydwine arrivèrent ; elles ranimèrent avec un cordial Pétronille qui dut s’aliter et elles pansèrent les blessures de sa tante et changèrent la paille de sa couche devenue semblable à un fumier d’abattoir, tant elle était trempée de sang !

Le lendemain, le duc de Bourgogne, qui ignorait cet attentat, partit pour Rotterdam ; mais à peine son armée eut-elle déguerpi de Schiedam, que la nouvelle du crime courut par toute la ville. Ce ne fut qu’un cri d’indignation contre ces bandits. Les échevins se présentèrent chez la malade, pour la consoler et lui annoncèrent qu’ils allaient, eux aussi, s’embarquer pour Rotterdam, afin de réclamer au duc la punition de ses gens.

— N’importunez pas le prince, à mon sujet, répliqua Lydwine ; Dieu se réserve la vengeance de ce méfait ; déjà l’arrêt de ces infortunés est prononcé.

Et, en effet, la répression qui les attendait ne tarda guère. Celui de ces hommes qui portait le flambeau et avait si grossièrement insulté la sainte fut, à l’ins-