Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/259

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la porte de l’église et il trouva aussitôt l’échelle à la place indiquée par sa pénitente.

— Que voulez-vous faire ? demanda le sacristain, étonné de lui voir déranger l’échelle.

— Vous ne pouvez le comprendre maintenant, répliqua le prêtre, mais Dieu vous l’expliquera par la suite.

Cet homme pressé de regagner son lit ne prêta que peu d’attention à cette réponse et s’éloigna.

Walter s’acquitta de la commission, puis il s’agenouilla devant la statue et pria ; lorsqu’il fut sur le point de se retirer, il voulut admirer une dernière fois la délicate élégance de ce voile, mais il n’y était déjà plus. L’ange l’a aussitôt ravi, racontait plus tard Lydwine à la veuve Simon qui l’interrogeait pour savoir ce qu’il était devenu.

Ces relations de la sainte avec la Madone étaient continuelles ; dans ses abominables nuits d’insomnies et de fièvre, alors que la malade se retenait pour ne pas réveiller, en criant, son neveu et sa nièce couchés dans la chambre, elle apercevait soudain, penchée sur son lit, la Vierge qui relevait son oreiller et la bordait ; et elle s’apaisait, heureuse, et remerciait, confuse.

Entendait-elle parfois aussi les douces plaintes de la Mère au Fils ? Car il est impossible de ne pas se figurer la compassion de Marie devant le cumul de tant de maux ! Certes, Celle dont le cœur éclata sous la pression des glaives, savait la nécessité de ces atroces souffrances, mais elle était trop tendre pour