Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
SAINT-MERRY

confondu devant ce tableau de Coypel. Imaginez, peint en une sorte de trompe-l’œil, un Christ accoutré d’une robe bleuâtre, assis devant une table, et esquissant un geste d’escamoteur, tandis qu’à droite, un individu penche sa tête sur cette table et qu’à gauche, un autre, à barbe blanche, le regarde, en rapprochant ses mains. Au premier plan, gravissant les marches d’un escalier, — car la scène se passe dans le vestibule d’un palais — un domestique, en caleçon rouge, monte les plats du souper. Enfin, au-dessus de ce Christ, au chef cerné d’une lueur de veilleuse qui fignole, un tourbillon d’anges plane dans les nuées rousses d’un plafond.

Cette toile nous montre tout ce que l’on voudra, sauf la scène des Évangiles. Sans le titre connu de l’œuvre, il serait impossible de savoir ce que signifie le geste du Christ.