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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

nommée, le regret de son peu de gloire. Son nom ne figure pas, en effet, dans la liste des peintres célèbres de son temps. Tout le monde connaît Albert Dürer, les Cranach, Baldung-Grien, Schongauer, Holbein, et personne ne soupçonnait, il y a quelques années, son existence. Fut-il plus famé de son vivant ? L’on peut en douter. Sa réputation, si tant est qu’il en eut, n’a pas franchi les domaines de la Franconie et de la Souabe ; alors que ses contemporains étaient, ainsi que Dürer, que les Cranach, qu’Holbein, choyés par les empereurs et les rois, lui, n’obtenait d’eux aucune commande. Nul vestige n’en subsiste du moins. Il n’était employé et connu que dans son pays même. Il fut peintre cantonal, un artiste de clocher qui n’œuvra que pour les villes et les monastères de ses alentours. On le voit travailler à Francfort, à Eisenach, à Aschaffenbourg, où il