Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

tache blanche de la Vierge dans la pénombre.

Pour elle, l’on conçoit qu’il l’ait mise en pleine lumière. Sa prédilection se comprend, car jamais il n’était encore parvenu à peindre une Mère aussi divinement jolie, aussi surhumainement souffrante. Et le fait est qu’elle stupéfie dans l’œuvre rébarbative de cet homme.

C’est qu’elle forme aussi le plus impérieux des contrastes avec les types d’individus que l’artiste a choisis pour représenter Dieu et ses saints.

Jésus est un larron, saint Jean un déclassé, et l’Annonciateur est un reître ; acceptons même qu’ils ne soient que des paysans de la Germanie, mais, Elle, elle est d’une extraction toute différente, elle est une reine entrée dans un cloître, elle est une merveilleuse orchidée poussée dans une flore de terrain vague.

Pour qui a vu les deux tableaux, celui de