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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

pent en deux lorsque les deux battants se rapprochent, l’attestent.

Le sujet est, avouons-le, obscur. Dans le volet de gauche, la Vierge se détache sur un lointain paysage aux sites bleuâtres, habité sur une hauteur par une abbaye, celle d’Isenheim sans doute ; à sa gauche, près d’une couchette, d’un baquet et d’un pot, pousse un figuier, et, à droite, un rosier. Elle, est une blonde au teint trop coloré, aux grosses lèvres arquées d’une raie, au grand front découvert et au nez droit. Elle est accoutrée, sur une robe carminée, d’un manteau bleu : elle est moins ancillaire, elle ne vient pas d’une bergerie, ainsi que sa sœur de l’Annonciation, mais elle n’est cependant encore qu’une bonne Allemande, nourrie de salaisons et soufflée de bière ; elle est, si l’on veut, une fermière qui commande à des servantes semblables à son effigie de la Visite angélique, mais