Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
Francfort-sur-le-Mein

paratonnerres et quadrillé par le filet tendu des téléphones ; l’on ne voit les nuées qu’au travers d’une grille ; en bas, les tramways sonnent de la cloche et font feu sur les rails ; la foule s’écoule, pressée le long des trottoirs dont les magasins arborent des articles d’un clinquant furieux qu’ensanglantent, le soir, les flammes allumées dans des boules de verre rouge et la ville se teint alors d’une lueur d’incendie. L’on marche, aveuglé par ces globes de pourpre, et l’on n’a plus qu’un désir, s’échapper de ce fracas lumineux et rejoindre, par quelque rue enténébrée, son gîte ; mais dès qu’on l’approche les véhémences de l’éclairage reparu vous abasourdissent ; des rampes de lumière flamboient sur les façades ; les hôtels raccrochent les passants à coups de gaz ; sur le seuil de ces immenses édifices, un portier galonné d’or, et couvert d’une casquette de commodore étincelle, lui-