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FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

bas, à la délicieuse Vierge du Musée d’Aix qui, en plus jeune et plus joli, sans ce côté de mégacéphale, lui ressemble, au tableau de Dijon, dans lequel je retrouve les traits et la coiffe de la Véronique de Francfort, je me dis que, tout en étant évidemment du même peintre, la Vierge de l’institut Staedel est tout à fait différente de ces autres peintures.

Elle varie, moins au point de vue de l’exécution et au point de vue de l’art qu’au point de vue de la piété, au point de vue de l’âme. Entre la Madone allaitant l’Enfant Jésus de la galerie de Somzée et la Madone allaitant l’Enfant Jésus du musée de Francfort, l’abîme est tel qu’il a fallu un coup de la Grâce pour le combler. À parler franc, il y a entre ces deux Vierges la différence qui s’avère entre une matrone pieuse et riche, très fière d’occuper un prie-dieu de choix dans son église et une sainte, vivant