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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

Christ, la souffrance de la Mère en attente d’un avenir qu’elle redoute, d’un avenir qu’elle sait.

C’est quelque chose comme le « Stabat Mater » de l’Enfance.

Cette Vierge, de stature naturelle, debout, l’Enfant en ses bras, se détache, dans un cadre tout en hauteur, sur le fond quasi-japonais d’une tenture d’un vermillon léger brodée, en un or pâli, d’étoiles de mer rayonnant dans des cercles et d’animaux fabuleux, au corps moucheté, à la face presque humaine, aux pattes onglées de griffes, au chef planté, en guise de cornes, de radicelles, des animaux mâtinés de fauve et de ruminant, des sortes d’hippocentaures léopardés, de bêtes héraldiques issues de la zoologie du Moyen-Âge et du blason.

Marie est drapée dans un ample manteau blanc, fleuronné, çà et là, d’un frottis d’or et vêtue, en dessous, d’une robe grise. Elle est