Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/275

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présent un vendredi pendant qu’il exhortait et prêchait le peuple du haut de la chaire de la mosquée cathédrale. Il dit entre autres choses : « Certes, que Dieu descend vers le ciel du monde, comme je descends maintenant », et il descendit une des marches de l’escalier de la chaire. Un docteur mâlikite, qui était connu sous le nom du fils de Zahrà, le contredit, et blâma son discours ; mais la populace se leva contre ce docteur, et le frappa très-fort avec les mains et les sandales, de manière que son turban tomba et laissa voir sur sa tête une calotte de soie. La multitude réprouva l’usage de cet objet, et conduisit le fils de Zahrà à la demeure d’Izz eddîn, fils de Moslim, juge de la secte de Hambal, qui ordonna de l’emprisonner et lui infligea ensuite la bastonnade. Les docteurs màlikites et chàfeïtes désapprouvèrent cette punition, et en référèrent au roi des émirs, Seïf eddîn Tenkîz, qui était un des meilleurs chefs et des plus vertueux. Tenkîz écrivit à ce sujet au roi Nàcir, et rédigea en même temps une attestation légale contre le fils de Taïmiyah, à propos des choses blâmables qu’il avait avan-