Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/277

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égyptiens, mais il embrassa l’islamisme. Un autre est Djemàl eddîn, fils de Djomlah. Il a été plus tard chef des kâdhis des chàfeïtes, puis il perdit cette place pour une affaire qui nécessita sa destitution (ainsi que je vais le raconter).


ANECDOTE.

Le vertueux cheïkh Zhahîr eddîn (l’aide de la religion) El’adjémy se trouvait à Damas. Il avait pour disciple Seïf eddîn Tenkîz, roi des émirs, qui l’honorait beaucoup. Le cheikh se présenta un jour chez le roi des émirs, dans l’endroit nommé Dàr el’adl (la maison de la justice), où se trouvaient aussi les quatre kâdhis (principaux). Le chef des juges, Djemàl eddîn, fils de Djomlah, raconta une histoire, et Zhahîr eddîn lui dit : « Tu as menti. » Le juge fut indigné de cela, et conçut beaucoup de colère contre lui. Il dit à l’émir : « Comment ! lui sera-t-il permis de me traiter de menteur en ta présence ? » L’émir lui dit : « Juge-le », et il le lui livra, pensant qu’il s’en tiendrait là, et ne lui ferait aucun mal. Mais le kâdhi le fit amener au collège