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APPENDICE.


(Voyez ci-dessus, pages x et xi.)


APERÇU DU VOYAGE DE LIONARDO FRESCOBALDI EN ÉGYPTE ET EN TERRE SAINTE.


Le XIVe siècle nous offre un petit nombre seulement de relations de l’Égypte et de la Syrie, et il n’en fournit aucune que l’on puisse comparer, pour la richesse et la précision des détails historiques et géographiques, avec celle d’Ibn-Batoutah. Sous ce rapport, il est bien inférieur aux deux siècles précédents, ainsi qu’au siècle suivant. Quelle différence ne remarque-t-on pas entre Baldensel, Rodolphe de Suchen, Jean de Mandeville, écrivains du XIVe siècle, et plusieurs de leurs devanciers, tels que Guillaume de Tyr et Brocard, ou de leurs successeurs, comme Guillebert de Lannoy, Bertrandon de la Brocquière et Bernard de Breilenbach ? Cette disette de bonnes relations écrites en Europe sur l’Égypte et la Syrie, pendant le XIVe siècle, doit nous faire apprécier davantage celle que l’on doit au voyageur florentin Lionardo Frescobaldi, qui visita les pays du Nil et du Jourdain dans l’année 1384. Le récit de ce voyage n’a vu le jour qu’en 1818, par les soins de Guillaume Manzi, qui l’a tiré du ms. 932 de la bibliothèque Barberine, lequel fut copié, au commencement du XVe siècle, par une personne soigneuse et intelligente. L’ouvrage de Frescobaldi est cité dans le Vocabulaire de l’académie de la Crusca, comme un ouvrage classique (testo di lingua), sous le titre de Viaggio al monte Sinay. Frescobaldi et ses deux compagnons de voyage étaient des citoyens distingués de Florence. Le premier devint, en 1385, podestat de Città di Castello ; en 1390, il fut envoyé pour prendre possession de Monte Pulciano ; en 1398, il remplit les fonctions d’ambassadeur à Rome ; enfin, il se distingua par son courage au siège de Pise[1]. La relation de Frescobaldi, quoique fort succincte (elle n’a que 115 pages), renferme un assez grand nombre de particularités curieuses sur l’état des pays qu’il a parcourus, sur leurs productions, leur commerce et les usages

  1. Viaggio di Lionardo Frescobaldi, préface de l’éditeur, p. iv, viii et ix.