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Le troisième jour après notre entrée dans la ville avec le sultan, ce prince donna un grand festin, auquel il invita les légistes, les cheikhs, les chefs de l’armée et les principaux habitants de la ville. Lorsqu’on eut mangé, les lecteurs du Coran lurent avec leurs belles voix ; puis nous retournâmes à notre demeure, dans la médrécéh. Le sultan nous envoyait chaque nuit des mets, des fruits, des sucreries et des bougies ; puis il me donna cent mithkâls ou pièces d’or, mille dirhems, un vêtement complet, un cheval et un esclave grec, appelé Mikhâïyl (Michel). Il fit remettre à chacun de mes compagnons un vêtement et des pièces d’argent. Nous dûmes tous ces bienfaits à la compagnie du professeur Mohiy eddîn. (Que Dieu l’en récompense !) Il nous fit ses adieux et nous partîmes. La durée de notre séjour près de celui-ci, tant sur la montagne que dans la ville, avait été de quatorze jours.

Nous nous dirigeâmes ensuite vers la ville de Tireh, qui fait partie des États de ce sultan (le roi de Birgui), et qui est une belle cité, possédant des rivières, des jardins et des