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PROLÉGOMÈNES


(le Vieux-Caire), en Egypte, on compte trois journées de marche. Sur ses bords, du côté de l’orient, se voient les côtes du Yémen, puis le Hidjaz, Djidda, Médian, Aïla, et Faran, qui se trouve à son extrémité. Du côté de l’occident sont les rivages du Saïd (la Haute-Egypte), Aïdab, Souaken, Zeilâ, puis le pays des Bedja, qui touche à l’endroit où cette nier commence. Son extrémité, près de Colzom, se trouve vis-à-vis d’El-Arîch, située sur la mer Romaine. La distance qui sépare ces deux points est d’environ six journées de marche. Plusieurs souverains, avant et depuis l’islamisme, ont essayé de percer cet isthme, sans pouvoir y parvenir.

La seconde mer qui se détache de la mer Abyssinienne porte le nom d’El-Khalidj-el-Akhdar (le Canal vert[1]), et commence entre la contrée du Sind et les Ahkaf du Yémen. Elle se dirige vers le nord, en tournant un peu vers l’ouest, jusqu’à ce qu’elle se termine à Obolla, l’une des villes maritimes du canton de Basra, située dans la sixième partie du second climat. Là cette mer se trouve à quatre cent quarante parasanges de son point de départ. On lui donne le nom de mer de Fars (la Perse). Du côté de l’orient, elle parcourt le littoral du Sind, du Mekran, du Kerman, de Fars et d’Obolla, où elle s’arrête. Du côté de l’occident elle longe les côtes de Bahreïn, du Yemama, d’Oman, d’Es-Chiher[2] et des Ahkaf, pays situé près du point où elle commence. La presqu’île des Arabes, située entre la mer de Fars et celle de Colzom, est comme une péninsule qui s’avance dans la mer. Elle est limitée, au midi, par la mer des AbyssinsP. 79.; à l’occident, par celle de Colzom, et, à l’orient, par la mer de Fars. Elle confine à cette partie de l’Irac qui sépare Basra de la Syrie et qui s’étend l’espace de quinze cents milles. Là se trouvent les villes de Koufa, de Cadeciya, de Baghdad, d’Eiwan-Kisra (Ctésiphon) et d’El-Hîra. Au delà habitent les Turcs, les Khazars et autres peuples étrangers. La presqu’île Arabique renferme, du côté de l’occident, la contrée de Hidjaz; du côté de
  1. C’est le golfe Persique.
  2. On peut consulter, sur cette ville, la note de la p. 124 de la traduction de la Géographie d’Abou’lféda, par M. Reinaud.