Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/35

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Nora.

Voici une couronne. Le reste est pour vous.

Le commissionnaire salue et s’en va, Nora ferme la porte. Elle continue à sourire gaîment en enlevant son chapeau et son manteau.

Nora, elle tire de sa poche un sac de pralines et en mange deux ou trois, puis elle va sur la pointe du pied à la porte du cabinet de son mari et écoute.

Ah ! il est dans son cabinet.

Helmer, du dehors.

Est-ce l’alouette qui gazouille ?

Nora.

Oui, c’est elle.

Helmer.

Est-ce l’écureuil qui frétille ?

Nora.

C’est l’écureuil !

Helmer.

Quand est rentré l’écureuil ?

Nora.

À la minute. (Elle cache le sac de pralines dans sa poche et s’essuie la bouche.) Viens, Torvald, viens voir ce que j’ai acheté.

Helmer.

Ne m’interromps pas.



Scène II

NORA, HELMER.

Un instant après, Helmer ouvre la porte, il entre la plume à la main et jette un coup d’œil sur la pièce.

Helmer.

Acheté tout ça dis-tu ? La petite joueuse a encore trouvé un moyen de gaspiller un tas d’argent.