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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/151

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L’AUTRE CLOCHE

sa mère. Elle était dans une fureur ! elle l’aurait tuée ! Madame Henry dut la lui arracher des mains… En sang, vous entendez, en sang !

Elle la claquait avec une telle rage que la peau de chaque fesse était coupée en plusieurs endroits ! Le sang giclait ! et sa mère claquait, claquait quand même !

Si avec ses frères les fesses leur fumaient, avec elle, quelle fessée c’était, de meilleure qualité encore !

J’ai vu, vous savez où, des déchirures pareilles, produites rien qu’à la main, sans verge, ni rien d’autre. C’est curieux à voir, ces coupures, longues d’un centimètre, et nettes, comme faites au canif ! C’est la peau gonflée de sang qui a crevé sous les bouts des doigts. Les ongles n’y sont pour rien. Vous parlez s’il a fallu qu’on claque ! Moi, ce que je vous raconte avoir vu, comme marques de ce genre, les fessées avaient été données par des hommes. Paraît qu’ils étaient costauds. Eh bien, il fallait qu’elle en ait de la poigne, sa petite mère !

Vous jugez de la tête de Camille, à présent, quand on lui en parle, avec son sale caractère ! Quand nous nous chamaillons, je lui rappelle en douce la dernière fessée de sa maman. Cela la met dans une rogne, dans une rogne extraordinaire !

Moi, je ne la plains pas. Vous non plus, dites ?

C’était bien fait, hein ?

Et vous n’êtes pas de mon avis ? franchement ne croyez-vous pas que, de temps en temps, c’en est de comme cela qu’il faudrait à ce petit chameau ?