Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
LETTRE III

l’esprit : « Que j’aurais de plaisir à humilier par une fessée à nu, telle ou telle de ces créatures si fières de leur beauté, si orgueilleuses dans l’aurore de leurs vingt ans ! Mais peut-être ne serais-je pas le plus fort et ce serait moi qui récolterais la fessée ! »

D’ailleurs, timide et craintif par nature, je n’eus jamais la hardiesse d’aborder pour cela quelques unes d’entre elles, ni de faire allusion à mes singuliers désirs.

Depuis des années, pour calmer mes nerfs et mes désirs intenses de flagellation, il m’est arrivé, des centaines de fois, de me donner, à moi-même, de nombreuses claques, aussi vigoureusement que je le pouvais, dans une chambre isolée, parfois au point d’en garder les marques quelques jours.

C’était bête peut-être, mais que voulez-vous ? Cela me faisait du bien, me calmait les nerfs et c’était salutaire à ma santé.

Malgré ces exercices de vigueur sur ma propre personne, dans la suite, mes singuliers désirs, que je ne pouvais satisfaire, bien loin de se dissiper au milieu des occupations de la vie, ne firent qu’augmenter et s’exaspérer, surtout après les jours pénibles de la guerre et de ma démobilisation.

À ce sujet, la lecture de vos livres si intéressants et si documentés, que je connus à partir de 1922, fut pour moi une véritable révélation. Je me croyais une exception dans le monde, un être bizarre ayant, depuis des années, des idées et des goûts que personne n’avait et voici que j’apprenais par vous, cher Monsieur, que nombre de gens dans le monde avaient des goûts semblables