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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/31

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LE COUP DE FOUDRE

Vers mes quatorze ans, quinze ans, quel bien cela m’aurait fait ! Heureusement que toutes les mères ne sont pas comme maman et qu’il s’en trouve ne se privant guère de les fesser, ces demoiselles. Et il se trouve des pères aussi. Du reste, j’en connais qui me l’ont dit.

C’est des pères que je parle. J’en sais un surtout, un bon petit ami à moi : il me le raconte quand il vient me voir. Il a trois filles, le veinard ! Je me doute de ce qu’elle prennent, je connais sa manière.

Les papas déculotteurs et fesseurs de leurs filles, à treize ans, quatorze ans encore ne sont pas rares. Parmi mes copines de maintenant, plusieurs m’ont certifié que pour elles fut dépassée cette limite d’âge.

Nous, nous ne fréquentions personne, autant dire. Aucune famille à nombreux enfants ; c’est d’ailleurs si rare. Des collègues à papa qui en avaient peu ou même pas du tout, mariés à des employées de la maison pour la plupart.

Donc, bien éveillée à douze ans, si l’on peut appeler être éveillée que de commencer à se sentir, mon ignorance dépassait les bornes permises à dix-sept. Tout d’un coup, voilà que cela m’impressionne de façon extraordinaire de voir fesser cette môme. Je n’étais plus la petite oie blanche, j’avais lu des romans, avec des amies d’école, la dernière année, et avec des amies de cours ensuite, on avait parlé de l’amour. Mais la flagellation comme passion m’était totalement ignorée. Je ne connaissais même pas ce terme-là et si je l’avais rencontré imprimé, je n’avais pas compris qu’il s’agissait de fessées,