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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/84

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BRASSÉE DE FAITS

deuse, qui désobéissait par plaisir et n’aurait pas cédé, lui eût-on enlevé la peau, vous pensez si c’en étaient des fessées alors ! Tenez, un jour, à treize ans, elle avait été jusqu’à lancer à la tête de Mademoiselle un encrier. Un encrier de plomb, par elle retiré de la table, qui se plaqua contre le mur ; la carte de l’Europe en fut éclaboussée en plein sur les Dardanelles, comme d’un soleil à six rayons, mais noirs.

À ma droite, Marie était la première du second rang. Mademoiselle, debout devant le premier, se précipite sur elle, l’arrache de sa place en la tirant par le bras et, contrairement à l’habitude avec elle, voilà Marie en position ! Ce fut fantastique de rapidité. Jamais avec elle, on n’avait vu cela. C’est que ses pieds, entre le banc et le pupitre, s’embarrassèrent quand Mademoiselle la saisit : quelque chose comme cela sans doute. En tout cas, elle de nous toutes la plus longue à placer comme il faut, se trouva, cette fois, en un instant le derrière en haut, la tête en bas dans l’affreuse position habituelle.

J’étais dessus, pour ainsi dire. À moins d’un mètre, ses fesses tendues vers moi, braquées sur moi, s’étalaient au-dessus de sa culotte rabattue que je revois d’ici, bleu-clair en tissu de coton. Et, tout de suite les claques pleuvent et à la façon que je vous ai expliquée, dix sur une fesse, dix sur l’autre fesse et longtemps comme cela. Cela claquait, cela claquait ! À tout coup, relevant la main le plus haut possible, envoyant chaque claque de toute la longueur de son grand bras, avec le battoir qui servait de main à Mademoiselle, avec ses doigts osseux