LE REQUIEM ALLEMAND
DE
JOHANNÈS BRAHMS
Lorsqu’on passe en revue l’œuvre magistral de Johannès Brahms, les symphonies puissantes, les lieder si profondément sentis avec les ingénieux accompagnements du clavier, les beaux sextuors, quintettes, quatuors, trios, marqués d’une griffe si personnelle, la cantate de Rinaldo, merveilleuse traduction de la poésie de Gœthe, les chœurs religieux ou profanes, revêtus d’un coloris étrange, sévère, le Requiem allemand, enfin, qui mit le sceau à sa réputation de l’autre côté du Rhin, — quand on étudie l’homme, fuyant le mirage trompeur des applaudissements mondains, presque bourru, pour les importuns qui voudraient franchir la porte de son temple, ne vivant que pour l’art, loin du bruit, loin de la foule, poursuivant avec acharnement le but élevé qu’il a toujours eu en perspective, — quand on voit l’artiste qu’il est, actif, laborieux, plein d’admiration et de respect pour les Olympiens qui l’ont précédé dans la