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NOTES DOCUMENTAIRES

INGRES ET LE SALON

Pendant l’impression de ce volume, nous avons eu l’occasion de citer, dans un premier article sur les Salons de la Société Nationale et des Artistes Français (Cf. Vie Illustrée, avril-mai 1909), une profession de foi formulée par Ingres lui-même sur la valeur qu’il refusait à cette Institution. Les termes en sont si graves qu’il ne nous appartient pas de les exclure de ce livre, où le maître confesse, en art, toute sa bonne foi. Mais, pour laisser aussi à cette citation tout son imprévu, on nous permettra de la comprendre dans un de ces articles de Salon que la quotidienne besogne du journalisme nous fait écrire, pendant ces annuelles Expositions.

I. — Le Salon de la « Société Nationale »

Pour quiconque fréquente aux fêtes de l’art que les Salons annuels de Paris inaugurent à chaque printemps renouveau, il est manifeste que ces fêtes de la lumière et de la beauté sont, de préférence, celles de la jeunesse éternelle et de ses génies renaissants. Aux Panathénées reverdissantes de Minerve et de son olivier cher aux sages du Portique et de l’Académie, comme aux périodiques Olympiades d’Apollon et de ses prix de fleurs d’avril et de soleils de mai préférés des poètes, un Harmodius couronné de jeunesse et un Sophocle orné de vingt printemps, ignorés de la veille, n’avaient qu’à sortir de la foule obscure et qu’à chanter l’'Hymme du Glaive ou le Péan de Salamine et pour se couvrir, malgré leur âge d’éphèbes, de la vieille gloire des dieux jaloux. Aujourd’hui, où sont Olympie et Athènes ? Et Paris fêtant encore ses poètes couronnera-t il, cette année, à l’un des deux Salons des Champs-Élysées, de la