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Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/224

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nd na, kàm Jcàm in der That auftreten", rend pour moi incompré- hensible qu'on puisse faire dire cela à mon texte, p. 29. Je n'y souffle mot d'un nàn-nàn qui serait „un redoublement pronominal fréquent", et je me contente d'y avancer mon explication (nan-nan = nà-nà ou nàmd, dans les langues plus récentes) comme une hy- pothèse qu'à mes yeux le contexte réclame impérieusement. Le sens primitif de nàn, chose, richesse, étant en tout cas „quid, aliquid" (comp. la nasale de wanca, quantum), rien n'empêche de supposer que ce sens primitif a pu se maintenir ici, à côté de nà qui, peut- être par hasard, figure dans nos inscriptions seulement comme adjec- tif, „quel" (I E 9 = II E 9, II E 28).

P. 226, M. Radloif en est aussi venu à lire rt^ h H >J )^ > comme xidiyqyn (ici, p. 110, 1 E 36), et rapproche comme moi, p. 157, note AA^ tidiyq de l'osm. uiiuq, «innerer Theil des Schenkels", sans changer d'ailleurs son interprétation antérieure de ce passage, inter- prétation qui, j'en suis convaincu, est arbitraire et impossible.

P. 227, M. Radloff" cesse d'expliquer, comme d'abord, h ^ h >J Y > par oyiy aty(sy), „seine Sôhne und Neff'en" (ici, p. 141, note 10); mais quand il présume que oyiyt pourrait être une forme de pluriel spéciale en -t (ce devrait alors être en -yt) de oyiil (et de même la forme isolée tarqat, I S 1, de tarqan, avec n supprimé devant le t simple?), ce qui donnerait oyiyty^ „seine Sôhne", une pareille inter- prétation (à laquelle d'ailleurs j'avais moi-même songé un instant) me paraît trop hardie pour être soutenue, surtout si l'on prend en considération que l'expression „ses fils", qui reparait un si grand nombre de fois, est toujours représentée par oyiy.

Après avoir d'abord vu dans f^h^Ph(ISl = IINl) toktij prétérit de tok-, verser, et traduit ce passage par „(denn der Himmel[!]) hat meinen Ruhm ausgestreut, hôre!" (ce à quoi fait allusion ma courte remarque, p. 166, note 67, à la fin), M. Radloflf conçoit aujourd'hui (p. 460) tokti comme adverbe (comp. iidgiUi) de tôk (ouigour), „viel, zahlreich, aile, genau", et traduit: ^hore gcnau (aufmerksam) zu". Moi aussi, j'avais antérieurement songé à cette interprétation-là; mais je l'abandonnai, parce que je ne savais pas à ce mot ouigour d'autre signification que ^beaucoup, nombreux", d'où il ne me paraissait pas possible de dériver un pareil adverbe qui