Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/15

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aidés comme au moment du hallali par les Bulgares et les Turcs, il ne désespéra pas : « Nous ne sommes ni découragés ni humiliés. Nous ne nous sentons pas malheureux, bien que nous ayons tout perdu, surtout les plus pauvres d'entre nous, car les Allemands ne se font aucun scrupule de tout emporter ou de tout détruire. Nous ne regrettons rien de ce que nous avons fait ; nous avons la conscience de n'avoir rien épargné pour lutter, au moment même où s'élaborait une rénovation morale, lente mais sûre. Nous ne nous leurrons pas de vains espoirs ; nous subirons notre sort, c'est-à-dire que nous les vaincrons. C'est une œuvre à reprendre et non une œuvre à abandonner. La souffrance nous aura rendus plus forts pour la reprise de demain » (lettre du 18 décembre 1916). Dans le même temps,il disait à la tribune de la Chambre des députés (27 décembre) : « Nous sommes entrés en guerre avec la résolution de donner tout ce que nous avons à cette heure pour obtenir notre droit entier. Pour tout cela et pour rien au-delà. Si, au cours de cette guerre, nous avons démontré une fois de plus sur tant de champs de bataille, que l'âme humaine demeure toujours supérieure aux moyens fournis par le hasard, nous avons écrit un chapitre, non seulement dans l'histoire des guerres, mais aussi dans le développement de la moralité humaine ». Dans ce même discours, il évoquait encore les plus grandes figures de l'histoire roumaine : celle de Michel Le