Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

teur immortel, en vénération aujourd’hui chez ses compatriotes, comme dans tout le reste de l’Europe ; le père de la physique expérimentale ; le premier qui osa voir & montrer la lumière aux hommes, qui, se moquant avec raison de ces absurdités consacrées, quiddités, horreur du vuide, formes substantielles, étudia la nature, en développa les causes & les effets. Les expériences physiques qu’on a faites depuis, sont presque toutes indiquées dans le nouvel organe des sciences[1]. Physicien admirable, il était encore écrivain élégant, historien & bel-esprit. Ses ouvrages sont une source où tout le monde a puisé, les sots mal-adroitement, & les autres en hommes de génie, qui sçavent donner à leurs matériaux la forme convenable. Le larcin fait à Bacon, n’échappa point au journaliste. Il marqua le sol d’où l’on avoit transplanté l’arbre des connoissances humaines. Ce sol est le livre de la dignité & de l’accroissement des sciences[2]. Le

  1. Novum scientiarum organum.
  2. De dignitate & augmentis scientiarum.