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d’autrui ; cette multitude qui n’a aucun idéal, ne peut pas comprendre les âmes qui ont un idéal et qui combattent pour le conquérir ou le défendre.

Ma conscience m’approuve-t-elle ? Me rapproché-je de l’idéal en combattant ? Ma volonté se développe-t-elle dans la lutte ? Suis-je convaincue de l’honorabilité de la bonté de mon acte ? Si la réponse est affirmative je suis dans la bonne voie, quoi que puisse dire et penser la multitude. Et la multitude qui aime le repos du caractère ne comprend pas et ne peut pas comprendre la lutte ; c’est impossible. Et lorsque une âme souffre pour une autre âme qu’elle aime, c’est une lutte, une belle lutte, dont le héros est en quelque sorte un génie, puisqu’il vise à un idéal et qu’il l’atteint.

La société a le talent du mensonge. Elle le met dans toutes ses paroles et dans toutes ses actions ; il faut savoir très bien mentir pour pouvoir arriver aux hauts degrés de l’échelle sociale : ce n’est pas gai.

Pensez-vous que mon affection changerait si je vous disais : « J’aime, le soir, à contempler le ciel bleu, à regarder les étoiles brillantes, à jouir de la faucille d’or de la lune qui tranche les étoiles si brillantes et si blanches que nous voyons filer dans l’immense champ d’azur au-dessus de nos petites têtes, j’aime cette pro-