Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment. Le petit lui tendit un papier plié, reçut un pourboire et sortit sans avoir prononcé une parole.

La missive contenait ces lignes :

« Parcouru tout l’hôtel. Oakes est certainement parti. Sa chambre est vide, clef sur la porte. Ai interrogé les serveurs.

« L’un d’eux, qui trinquait volontiers avec Van Reek sans le connaître du reste, m’a déclaré qu’il l’avait rencontré s’en allant il ne sait où, à peu près à l’heure où vous arriviez à la gare Dévouement. — Tril. »

Après cette lecture, Jud Allan demeura un instant pensif.

— Quel peut être le plan de Van Reek ? Il quitte l’hôtel quand les diamants y entrent. Aurait-il confié le risque à des complices ?

Il secoua la tête.

Vraisemblablement, aucune réponse à l’interrogation ne se formula dans son esprit, car il dépêcha la fin de son souper, se fit indiquer la manœuvre de l’ascenseur et gagna ainsi la porte désignée par le numéro gravé sur sa clef, c’est-à-dire le 215.

Une fois à l’intérieur, il poussa le verrou de sûreté appliqué sous la serrure, puis, examinant successivement les divers angles de la pièce, il parut considérer avec plaisir l’encoignure la plus voisine du lit. Un fil métallique, semblant sortir du plancher, montait à mi-hauteur du mur, contre lequel de petites pinces volantes le maintenaient fixé. Il aboutissait à une sorte de boite de sept à huit centimètres de côté.

— Le renforçateur, fit-il à voix basse. Tril ne m’a pas trompé, le microphone est prêt à fonctionner.

Les gardiens des diamants occupent la chambre située juste au-dessous de la mienne. Écoutons un peu ces braves gens.

Les habitants du 115 causaient sans défiance, évidemment convaincus que personne ne pouvait percevoir leur conversation.

— Ouf, meinherr Daloom, prononça lentement l’un d’eux, j’ai bien dîné… L’appétit me revient à la pensée d’être débarrassé de ces pierres brillantes et de la lourde responsabilité qui pèse sur nous depuis dix jours.

— Ma foi, M. Van Dilijck, je vous avouerai la même chose, répliqua un organe respectueux. Le fabuliste a bien raison : avec la fortune qui vient s’envole la tranquillité.