Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/332

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repoussa les volets, rétablit d’un coup de brosse l’ordonnance de sa chevelure.

Le jeune homme achevait, quand on frappa à la porte.

— Je demande le pardon, susurra l’organe du gérant, mais une enquête policière nécessite l’interrogatoire des clients de l’hôtel.

— Qu’est-ce que les clients ont à voir dans une enquête ? grommela Jud assez haut pour être entendu.

Toutefois, il ouvrit. Aussitôt, le gérant, le chef de la police, des agents ou roundsmen firent irruption dans la pièce.

— Ah ça ! que voulez-vous ? gronda le professeur en fronçant les sourcils.

— Vous adresser une question, riposta l’officier de police, et je suppose, gentleman, que vous êtes assez respectueux de la loi pour y répondre.

— J’y répondrai si cela est en mon pouvoir.

— C’est tout ce que l’on vous demande.

Et dardant son regard sur celui du faux Grey Assford :

— Vers quelle heure à peu près avez-vous entendu les coups de feu ?

Certes, l’officier ne se doutait pas de l’effet qu’il allait produire. Allan le considéra avec un ahurissement absolument sincère.

— Les coups de fou ? Quels coups de feu ?

— Eh ! Vous me comprenez bien… Ceux qui ont été tirés dans la salle située directement au-dessous de celle-ci.

Des coups de feu au 115 ! Allan resta sans voix. Un instant, il pensa que le policier était atteint d’aliénation mentale .

— Mais je n’ai rien entendu de semblable ! fit-il enfin.

Du coup, le policier ébranla le parquet d’un formidable coup de talon.

— Ah ça ! Tous les voyageurs se sont donc donné le mot.

Mais s’apaisant soudain :

— Voyons, gentleman, je comprends que c’est très ennuyeux d’être cité en témoignage ; mais il s’agit de sommes énormes ; c’est s’associer à une œuvre de salut public, qu’aider les investigations de la police.

— Je serais enchanté de vous aider ; mais encore de quoi s’agit-il ?

— D’un crime !