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lier. Là-bas, on vous renseignera sur le chemin à suivre, chemin que je ne connais pas encore.

CHAPITRE VIII

LA COURSE DES « CHEVAUX DE FEU »


Comme Jud Allan et Tril pénétraient sur les quais de la gare du Southern Pacifique, un train composé seulement d’une locomotive, de son tender et d’un wagon-salon, s’ébranlait lentement sur la voie 9.

— Il part, fit le gamin d’une voix légère comme un souffle.

— Le rattraperai-je ? dit en écho le professeur, d’un accent étranglé.

Et comme son compagnon le regardait, surpris de sa soudaine émotion.

— Je suis nerveux, reprit Jud… C’est qu’aussi je souffre pour une autre, une autre que j’ai employé ma vie à protéger, et qu’un retard de quelques minutes peut perdre à jamais.

Le train qui emportait Van Reek sortait du vaste hall vitré, et il attaquait la voie qui, en dix-sept heures, l’amènerait à San-Diego.

Presque aussitôt, sur une voie de raccordement, un train de même composition fut refoulé par sa puissante locomotive le long du quai que Van Reek venait de quitter.

— C’est le vôtre, expliqua Tril. Répétez mes promesses au mécanicien.

— Oui, et toi, petit, au télégraphe, comme je te l’ai dit.

Tril inclina la tête, enveloppa son interlocuteur d’un regard d’indicible affection, puis, pivotant sur ses talons, il s’élança en courant vers la sortie de la gare.

Allan, lui, s’approcha de la machine.

— Vous allez conduire le train spécial Grey Assford ? demanda-t-il au mécanicien prêt à monter sur la plateforme de chauffe.

— Oui, oui, gentleman, je vois. C’est du moins le nom qui est indiqué.

— Bon. Voici le certificat de commande et de paiement.

Le mécanicien considéra le reçu remis par Tril au roi des petits.