Une exclamation furieuse s’éleva. Les bandits disaient leur joie de retrouver leur chef. La solution brutale plaisait à leurs cerveaux frustes.
— Conduisez miss Linérès à la place que doit occuper la fiancée…
Mais Rouge-Fleur courut à Jemkins et prononça quelques mots rapides.
Frey eut un bruyant éclat de rire.
— Notre amie Rouge-Fleur m’annonce qu’elle préfère, de même que ma cousine Lily, que Lilian Allan soit l’enfant disparue jadis. À l’enfer ne plaise que je leur refuse cette satisfaction.
Conduisez miss Lilian au siège de la fiancée.
Et Chazelet voulant protester :
— Silence ! gronda l’athlétique personnage. Vous oubliez que Linérès est mortelle !… L’échange vous est avantageux, il plaira à votre belle-mère.
La lourde plaisanterie souleva une tempête de rires grossiers.
Des peones avaient arraché Grace de son siège, y avaient apporté Lilian. D’autres maintenaient Chazelet se débattant désespérément.
— Allez, notaire, commanda Jemkins, faites signer, remplissez les blancs… Lilian Allan, voilà l’héritière et la fiancée.
— Allan, au secours ! gémit la jeune fille, perdant la tête en cette minute d’affolement tragique.
— Allan est loin, ricana le milliardaire.
Mais un tourbillon passe. Les hommes qui tenaient Lilian roulent à terre avec des imprécations d’épouvante. Et El Dieblo se dresse auprès de Lilian qu’il enlace.
— Allan est là ! Il a vécu pour Lilian, il peut mourir pour elle !
CHAPITRE XIII
LE REVOLVER ÉPARGNE, LE MOT TUE
Comment Lilian et Linérès étaient-elles tombées au pouvoir des peones, qui venaient de les ramener en face de Frey Jemkins ?
C’étaient les manœuvres contradictoires des Japonais de Rouge-Fleur et des lads de Jud Allan qui avaient fait tout le mal.
La Chinoise, persuadée par Marahi, avait pris ses dispositions pour enlever Linérès durant la prome-