Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/73

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une vague ressemblance avec tel ou tel animal, et d’appliquer à cet examen, les règles d’une phrénologie rudimentaire, on murmurait tout bas que l’Autrichienne tenait aux oiseaux par le crâne, aux félins par les traits.

Oiselle et chatte… hélas ! les frondeurs avaient la plaisanterie plus cruelle qu’ils ne le pensaient eux-mêmes. Cherchant une raillerie, ils avaient rencontré la vérité.

Marie-Louise accueillit son impérial époux par ces mots :

— Ah ! vous voilà. Vous avez senti que nous jouions au soldat, et en grand batailleur que vous êtes, vous vous dépêchez d’accourir.

Le roi de Rome, né le 20 mars 1811, allait avoir bientôt trois ans. Il s’arrêta dans ses ébats, regarda l’Empereur.

— François, appela doucement celui-ci.

Le mignon grenadier ne bougea pas.

— Charles, Joseph, fit encore l’Empereur.

Même immobilité.

— Napoléon s’écria enfin l’Impérial visiteur d’une voix forte. Alors le bambin, comme secoué d’un frisson, s’élança vers lui en criant :

— Papa Poléon ! Papa Poléon.

Et tandis que l’empereur l’enlevait dans ses bras, le couvrait de baisers pressés, le petit parlait, bredouillant :