Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/108

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— Que faites-vous ? interrogea curieusement l’Américain.

— Vous le voyez, j’écris… pourriez-vous également me donner l’adresse privée de ces hommes ?

— Dans quel but ? Je ne comprends pas l’utilité…

— Je veux être en mesure de les joindre à toute heure. Ils ne se souviennent pas à présent, et cependant, ils ont certainement vu le découpeur des vêtements. Si on les mettait en sa présence, ils le reconnaîtraient. Si je découvre la piste, je souhaite être en mesure de recourir à leur contrôle sans aucun retard.

— Juste ! juste ! Eh bien, tous deux habitent à côté de Jolin Jay, au bord de l’East-River. Est-ce tout ce que vous désirez ?

— Veuillez encore me les présenter. Il est bon qu’ils me connaissent.

Greggson approuva du geste et actionna une sonnerie électrique.

Un instant après, les agents Austin et Hermann se trouvaient, côte à côte, en face des causeurs.

Les talons réunis, les bras tombant naturellement, le petit doigt sur la couture du pantalon, ils se tenaient immobiles, dans l’attitude correcte prévue par les règlements de police en présence de supérieurs.

C’étaient deux robustes gaillards : Austin, brun, basané, la figure soigneusement rasée ; Hermann, blond, le teint rose, le maxillaire inférieur orné d’un collier de barbe dorée.

— Voici master Dick Fann, l’illustre policier anglais, qui veut bien nous prêter son concours dans cette affaire des manteaux, prononça Greggson d’un ton cérémonieux. Il se peut qu’il ait à faire appel à vos souvenirs. Vous serez à son entière disposition.

All right ! répondirent les deux hommes avec un ensemble parfait.

— Bien, rompez…

Déjà les agents esquissaient un demi-tour pour gagner la porte. Dick les arrêta.

— Un mot, je vous prie. Vous êtes de service actuellement ?

— Parfaitement.

— Jusqu’à quelle heure ?

— Jusqu’à minuit.

— Je vous remercie.

Et les roundsmen (policiers) s’étant retirés, Greggson s’exclama :