Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/292

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disparition de San-Francisco, était fou de rage. Peut-être bien aussi qu’il avait peur… Enfin, à Valdez, où nous sommes allés, avant de changer notre itinéraire autour du monde, il a su que vous conduisiez l’automobile de Mlle  Defrance. Alors il a télégraphié à Port-Clarence.

— Il a télégraphié quoi ?

— Ceci : « Faire ainsi qu’il a été convenu. Employer les objets confiés. »

Les interlocuteurs de Botera s’entre-regardèrent avec incrédulité.

— Mais pareille dépêche semble supposer que, antérieurement déjà, le drôle nous avait condamnés.

— Oui.

— Mais ce n’est pas possible, c’était aller à l’encontre de son intérêt.

— Du tout. Que voulait-il ? Tenir M. Defrance à portée de sa main.

— Sans doute, mais…

— Mais n’était-il pas évident qu’à la nouvelle du trépas de sa fille, M. Defrance sortirait de la cachette introuvable où il se terre et que…

Une triple exclamation fusa entre les lèvres des trois interlocuteurs du misérable ingénieur. Dick Fann, le père de Fleuriane, le petit Jean lui-même, avaient mesuré l’abîme de la combinaison criminelle.

C’était la jeune fille qui avait été visée. Eux, on les aurait tués par-dessus le marché, ainsi que des quantités négligeables, avec l’indifférence du prospecteur de terres vierges, abattant des buissons pour se frayer un chemin. Et désireux de tout savoir maintenant, le détective questionna :

— Quel poison avait été remis à Firino Borini ?

— Firino avait quitté San-Francisco bien avant vous. Larmette est un homme de tête. Il songe à tout. Or, il avait pensé que, peut-être, il ne réussirait pas à vous vaincre sur le territoire des États-Unis. Il n’avait certes pas cru l’Alaska impraticable aux automobiles, ni que seuls vous traverseriez ce pays du froid… Mais cela, n’avait aucune importance, dès l’instant où vous passiez par Port-Clarence où Firino vous attendait.

— Quelle était l’arme remise à cet agent du crime ? répéta le détective avec énergie.

— Là, là, ne vous irritez pas. Vous êtes bien sûr de ma sincérité. Larmette est au diable. Il m’a aban-