Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/408

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Au même instant, Dick Fann, ignorant que sa bien-aimée passait si près de lui, se présentait dans la chambre de la directrice.

— Madame, dit-il, une de vos automobiles est-elle en état de partir de suite ?

— Cela demandera une demi-heure, si les mécaniciens sont là.

— Ils y sont. Veuillez m’autoriser à disposer d’une voiture.

— Pour ?…

— Pour me rendre à Bjorsky. Je pense en revenir avec l’explication du singulier accident dont vous et vos élèves avez été victimes.

— Vraiment ? s’écria Argata Gratamoff. En ce cas, partez vite, car je crois que j’aurai presque autant de plaisir à savoir comment je me suis brûlée qu’à être guérie.

Cependant, la Botera filait dans la campagne ainsi qu’un météore.

La lune répandait sa clarté blanche sur les champs, les clôtures, les canaux d’irrigation. Au flanc des coteaux elle jetait un manteau d’argent et, dans le ciel d’un indigo profond, les étoiles, par myriades, scintillaient, tels des yeux clignotants ouverts sur les misères terrestres.