Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/158

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de l’aile droite, Gravelotte s’arrêta. Il appuya son échelle contre la façade et considéra un instant la croisée lumineuse.

— Est-ce elle ? murmura-t-il, ou bien ma pensée, mon cœur, se trompent-ils ? C’est insensé : j’agis en voleur de nuit. Quelle explication donnerais-je à qui me surprendrait ?

Il esquissa un geste violent :

— Tant pis, je veux savoir. Je le veux. Ce doute me bouleverse.

Il reprit l’échelle, la dressa tout près de l’ouverture qui concentrait son attention, puis, résolument, il posa le pied sur le premier échelon.

À ce moment, il lui sembla percevoir dans le silence une exclamation étouffée.

Vivement, il se retourna, troublé, palpitant. Un voyageur attardé allait-il se dresser devant lui, lui crier :

— Que faites-vous ?

Mais il n’aperçut personne.

— Allons, je rêve, reprit-il, mes oreilles bourdonnent.

Et il se hissa sur le deuxième échelon.

Il se trompait. C’était bien un bruit réel qui avait frappé son ouïe. Niclauss, surpris de lui voir exécuter une gymnastique incompréhensible pour lui, n’avait pu retenir une sourde interjection.

L’abri du buisson l’avait seul caché aux regards d’Albin.

Se bourrant les côtes pour se punir de son imprudence, l’Allemand continua à observer.

Albin parvenait au sommet de l’échelle.

Il se penchait, cherchait à voir à travers le tissu du store. Sans doute, il n’y parvenait pas, car il écarta avec précaution un coin de l’obstacle.

— Il ne se gêne pas ! marmotta Niclauss. Il regarde chez les autres par la fenêtre.

Puis, songeur :

— Chez qui ? Il n’y a dans l’hôtel que des voyageurs…

Mais renonçant à une recherche inutile, il haussa les épaules :

— Bah ! Cela m’est égal. L’essentiel est que ce