Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/208

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Alors, silencieusement, il a escaladé l’échelle intérieure accédant à la chambre des voyageuses.

Sans qu’elles aient perçu le grincement de la clef, tout occupées qu’elles étaient à scruter l’extérieur, il est entré.

La jolie blonde essaie de se révolter.

— Vous êtes pas un gentleman de pénétrer ainsi chez une lady. Je parlerai comme il paraîtra convenable à mon jugement.

L’objet pointu appuie davantage sur le cou de la jeune femme.

— Qu’est cela qui me fait mal, murmure-t-elle.

— Un poignard. À la moindre désobéissance, vous êtes morte. Ordonnez à votre demoiselle de compagnie de se retirer de la fenêtre.

Terrifiée, Eléna transmet l’ordre à la puissante Mable.

Celle-ci recule jusqu’à la natte, tendue sur des piquets, qui doit lui servir de couchette. Elle s’y laisse choir.

— Bien, approuve doucement Oraï, ne bougez plus de là.

Puis revenant à mistress Doodee :

— Une voilette sur vos cheveux ; vos frisons d’or doivent être cachés…

— Mais…

— Une voilette ou le poignard.

Eléna obéit encore. Un tulle foncé voile sa chevelure blonde. Dans la nuit, maintenant, elle semblera d’un brun fauve comme Daalia.

Alors le Malais la conduisit à la fenêtre avec cette recommandation expressive :

— Pas un mot autre que ceux soufflés par moi… ou la mort.

Tremblante comme la feuille, sentant craqueter dans son corsage le papier dont elle avait espéré la délivrance, et qui la jetait à présent dans une aventure plus terrible que toutes celles qui l’avaient précédée, mistress Doodee jeta un regard éperdu à l’extérieur.

Debout près d’un des supports de la cabane, un homme se tenait.

Elle le considéra silencieuse, troublée.