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CHAPITRE IV

CE QUE LE LIVRE DE M’PRAHU N’A PAS PRÉVU


Trois heures après midi.

C’est le moment médian de la sieste.

Le soleil incendie la terre, les palmiers eux-mêmes, ces buveurs de rayons ardents, craquètent sous la morsure de flamme de l’astre en fusion.

Tout dort dans l’habitation de François Gravelotte ?

Tout ? Non. Deux femmes veillent.

Elles sont dans le grand salon. Des nattes légères, transparentes, pendent aux fenêtres sans vitres. Au dehors, l’auvent de la large véranda s’étend, interposant son rempart d’ombre entre le jardin et la maison.

Des tuyaux, établis à grands frais, montant jusqu’au sommet de l’auvent un cours d’eau qui retombe en pluie, incessamment bue par la terre altérée, mais qui rend quelque humidité à l’air ambiant.

Dans la pénombre du salon, les deux femmes sont immobiles. L’une est assise devant le piano ; sa main droite s’appuie sur le clavier, tandis que son bras gauche pend le long de son corps.

L’autre est petite, jaune, ridée, laide, simiesque d’attitude, incessamment en mouvement dans le fauteuil de satin, où elle semble perchée plutôt qu’assise.